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Archive for octobre 2012

Alors que la pluie nous empêchait de poser l’isolant sur le toit, nous en avons profité pour commencer le montage de l’ossature secondaire, qui constituera les murs. L’ossature secondaire est réalisée avec des montants 95×45 mm, d’une longueur de 6 m, débités sur place. J’ai un peu lutté pour trouver du bois d’ossature à un prix abordable… Le défi est de trouver du bois sec, raboté, calibré (c’est à dire qui a les mêmes cotes partout) et droit ! Bref, du bois d’ossature. Beaucoup de marchands de matériaux revendent du sapin brut, traité et soit-disant calibré comme du bois d’ossature, mais il y a toujours un gros problème, le plus fréquent étant que le bois n’est pas séché et donc se vrille facilement, rien qu’au stockage. J’ai eu la chance de tomber sur un lot de bois d’ossature contrecollé pas cher, que j’ai fait livrer fin Août. A la mise en oeuvre il est parfait !

D’un point de vue conception, je voulais plusieurs choses :

  • croiser l’isolant le plus possible pour une meilleure isolation
  • éviter les ponts thermiques (notamment les montants d’ossature, ainsi que la structure poteaux-poutres)
  • garder les fermes de pignon apparentes à l’intérieur

La solution a été de faire 2 ossatures superposées (j’avais commencé à décrire la constitution des murs dans l’article précédent), une intérieure et une extérieure. Pour les murs de façade, l’ossature intérieure sera dans la structure poteaux-poutres, alors que l’ossature extérieure viendra recouvrir l’ossature poteaux-poutres. Pour les murs de pignon, les 2 ossatures viendront recouvrir la structure poteaux-poutres afin de garder les fermes apparentes.

Reste à croiser les ossatures, en tenant compte de l’écart de l’isolant et des ouvertures (fenêtres et portes). Les dimensions des plaques isolantes étant de 1220*575 mm, et qu’il faut garder au moins 1 cm de compression pour poser les plaques, les montants d’ossature auront un entraxe de 610 mm (565mm + 45 mm d’ossature) autant que possible.

Plan des ossatures secondaires Nord (intérieure et extérieure)

Plan des ossatures secondaires Ouest

L’ossature secondaire à l’Ouest a une petite particularité puisqu’elle intègre la panne faîtière de l’abri à bois. L’abri à bois repose sur le pignon Ouest, et nous avons pensé avec le charpentier que la meilleure solution serait d’intégrer la panne à l’ossature secondaire extérieure.

Intégration de l’abri bois dans le pignon Ouest

L’inconvénient de cette approche est qu’à cet endroit, il n’y aura que 10 cm d’isolant dans le mur (le reste sera du bois brut : soit la panne, soit les chevrons). L’avantage est qu’ainsi, l’intégration est solide (la panne faîtière repose sur les montants verticaux de l’ossature secondaire extérieure, et est reprise sur les montants de l’ossature secondaire intérieure), et elle sera complètement étanche, contrairement à une approche pour laquelle la panne serait fixée à l’extérieur du mur de pignon.

Il a donc fallu calculer la hauteur de la faîtière de l’abri bois afin de laisser de la place pour les fenêtres de l’étage ; au final cela fait une pente de toit de 30°, ce qui est inférieur à la norme, mais qui sera suffisante pour cette surface de toit.

Ossature secondaire Ouest et intégration de la panne sablière de l’abri bois

La distance à couvrir entre les 2 pannes de l’abri bois étant importante (3 m), nous avons chevronné avec des bastaings 6×16 ; ils sont repris sur les pannes avec des tire-fond de 12 x 140 mm. Je crois que ça ne bougera pas, et c’est tant mieux ! 😉

Pour les chevrons de rive de l’abri bois, j’ai réalisé un peu tard que les bastaings seraient un peu gros et que cela ne serait pas beau… Nous avons donc improvisé en intégrant des chevrons classiques en rive ; il a fallu fabriquer une cale sur la panne sablière ainsi que 2 fausses pannes intermédiaires qui reprennent les chevrons de rive. Ces 2 fausses pannes sont reprises sur l’avant-dernier bastaing afin d’éviter que le dernier ne se vrille. Une photo vaut mieux que beaucoup de mots :

Chevron de rive de l’abris bois

Chevronnage de l’abri bois terminé

Ça y est, la structure du premier mur est terminée ! Il restera encore beaucoup de travail pour que cela devienne un vrai mur, mais on devine déjà la forme définitive ainsi que les ouvertures, et ça me met en joie ! J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir pour la construction de cette ossature, même si ça a été un peu inconfortable pour ces grandes hauteurs de pignon ; pour l’autre pignon on échafaudera, ça sera plus cool. Je crois même que pour l’instant, cette partie a été ma partie préférée de la construction ! Bonne nouvelle : il reste encore 3 murs à faire 😉

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Nous voici à 2 doigts de poser les premières plaques d’isolant… Je me dis que c’est le bon moment pour décrire le chemin parcouru dans ce domaine ! L’isolation a été un grand sujet de réflexion pour la conception de la maison ; en effet, elle est au croisement de plusieurs grand éléments de la maison : toit, murs, planchers et influe significativement sur la conception de ces différents éléments.

De manière globale, notre objectif est d’avoir une maison performante thermiquement, c’est à dire qui nous protège du froid (et garde la chaleur) l’hiver, et qui nous protège de la chaleur (et conserve la fraîcheur) l’été. Tout cela se mesure, il y a des normes : BBC, RT2012, Passif, etc. Le web regorge d’articles et de docs décrivant ces normes, aussi je ne m’y attarderai pas. Je ne parlerai pas non plus de la conception bioclimatique pour notre maison, car un article est déjà dédié à cette partie.

La réflexion sur l’isolation est partie principalement de 2 constats :

  1. L’énergie va coûter (encore) de plus en plus cher dans les années à venir (cf. article de l’ADEME intéressant, ou bien les statistiques de l’INSEE, ou bien encore la lettre du médiateur national de l’énergie ; j’espère bien pouvoir revenir en détail sur ce sujet un de ces 4)
  2. Nous allons avoir de plus en plus chaud dans les années à venir (je viens de parcourir le quatrième rapport d’évaluation du GIEC : c’est hyper intéressant).

Nous avons donc décidé d’investir dans l’isolation !

Devant la pile de paperasse (RT2012 notamment), j’ai voulu prendre une approche pragmatique pour l’isolation. Tout d’abord, traiter les parties de la maison selon leur effet sur les pertes de chaleur (cf. schéma ci-dessous). Ensuite, sélectionner le ou les matériaux isolants. Enfin, concevoir les parties de la maison pour optimiser la mise en oeuvre des matériaux isolants.

Pertes de chaleur d’une maison non isolée – © H. Nallet (source :
http://www.terrevivante.org/485-bien-isoler-ses-murs.htm)

Une conférence à Poléthic a été bien utile pour donner une vue d’ensemble de la problématique de l’isolation.

Nous avons choisi des panneaux de fibre de bois semi-rigides pour réaliser l’isolation du toit et des murs, pour leur performance thermique (à la fois en hiver et en été), pour leur aspect naturel et neutre, et enfin pour leur énergie grise plutôt basse.

Pour le toit, nous avons choisi de mettre 30cm de fibre de bois dans des caissons formés par des poutres en I, en couches croisées (3 x 10cm). Il se trouve que chez ce fabriquant de fibre de bois, deux panneaux de 10 cm d’épaisseur coûtent moins cher qu’un panneau de 20 cm ; et en plus, c’est plus efficace car on peut croiser les panneaux. D’un point de vue performance thermique, nous atteignons un R de 7,89 m².K/W pour le toit (je vous laisse voir le doc de la conférence ci-dessus pour les explications des coefficients).

En ce qui concerne les murs, nous aurons 20 cm de laine de bois, en 2 couches croisées de 10 cm d’épaisseur, soit un R de 5,26 m².K/W.

Enfin, pour le plancher, … Et bien nous n’avons pas encore décidé. Il reste 3 options en finale : copeaux de bois et chaux à sec, ouate de cellulose, ou bien laine de bois aussi. Il y a 48 caissons à remplir, et il faudra laisser passer les gaines électriques ainsi que les tuyaux d’eau. Le traitement de l’isolation du plancher à des prix abordables est un vrai défi ! Il y a bien le liège (au prix de l’or), les billes de verre type Technopor qui coûtent à peine moins cher, et… c’est à peu près tout ! Sinon on repart sur des solutions du type hourdis polystyrène, ou bien plaques de polystyrène sous dalle béton et toutes ses variantes ; ça ne me fait pas rêver. Dur, dur, l’isolation du plancher en évitant les ponts thermiques et en utilisant des matériaux sains.

Je garde bien en tête que les pertes par le plancher ne concernent que 7% des pertes totales de la maison. Donc augmenter de 40% les performances du plancher (passer de 3,63 (isolation copeaux – chaux à sec) à 5 (ouate de cellulose) pour la résistance thermique) n’augmentera la performance thermique globale que de 2,8%… Alors qu’augmenter de 40% la performance du toit permet d’améliorer la performance globale de 12%… Ça me rappelle certaines incohérences de la rénovation(-business), où on se précipite pour changer les fenêtres (13% des pertes) pour un budget énorme, alors que le toit (30% des pertes) est mal isolé, et qu’il pourrait être grandement amélioré pour un budget souvent inférieur à celui des fenêtres… Bref, toute la difficulté est de garder la cohérence, même en construction neuve… Pas facile ce jeu d’équilibriste !

Il reste maintenant à concevoir les murs et le toit afin qu’ils puissent accueillir l’isolant dans les meilleures conditions possibles. La partie la plus compliquée est sans doute la composition des différentes couches constituant les parois, afin d’éviter la condensation dans l’isolant ; il faut que le point de rosée se situe à l’extérieur de l’isolant sous peine de voir ce dernier se dégrader, surtout dans le cas de la fibre de bois. Je cherchais donc un principe simple pour éviter ce problème ; après de nombreuses lectures et recherches, je suis tombé sur ces 2 règles, extraites de la norme allemande (l’article complet est disponible ici) :

  • Sd du matériau extérieur à l’isolant (pare-pluie)  < 0,3 m
  • Sd  du matériau intérieur à l’isolant > 6 × Sd matériau extérieur à l’isolant

Concrètement, voici ce que ça donne pour nos choix de composition des murs et du toit :

Du coup, je comprends que mettre de l’OSB en extérieur est une erreur du point de vue de la circulation de la vapeur d’eau… Pas évident au premier abord : j’ai vu un bon nombre de maisons ossature bois avec de l’OSB en extérieur !

Pour aller plus loin, il existe un site de simulation des parois : http://www.uparoi.net/ ; à priori les résultats sont cohérents techniquement, mais je n’ai pas passé de temps à dépouiller le moteur.

Simulation des performances des murs : 

Voici les simulations pour le toit : 

Ces résultats sont intéressants mais ne tiennent pas compte d’un autre facteur : les ponts thermiques. Le dernier défi de la conception de l’isolation a été de traiter les ponts thermiques. Pour le toit, pas de gros problème à priori, vu que les poteaux en I ont une âme de 1 cm d’épaisseur, en bois. Par contre, pour les murs, il y a le problème des poteaux poutres, ainsi que les poteaux d’ossature légère. La solution choisie a été de croiser toutes les ossatures, selon les schémas ci-dessous.

Coupe du mur de façade

Coupe d’un coin de mur

Ce n’est pas parfait car il reste notamment un pont thermique en coin de maison avec le double montant d’ossature. Cela dit, je garde en tête qu’il y a 10 ans, un morceau de bois était considéré en France comme un isolant, et que maintenant, il s’agit d’un pont thermique… 😉

Nous verrons comment tout cela se passe dans la mise en oeuvre pratique ; jusqu’à maintenant, tout était facile sur l’ordi ! 😉

La conception de l’isolation a été un point fondamental de la conception de la maison ; une excellente performance thermique est pour moi le meilleur investissement possible pour les prochaines années (voire décennies), à la fois d’un point de vue purement financier mais aussi d’un point de vue éthique ! J’ai hâte d’y passer la première année pour voir les résultats concrets…

Autres références : 

Addendum du 3/04/2013 :

Voici le tableau des valeurs SD/R complété : je n’avais pas mis les valeurs SD de la fibre de bois. Je pars du principe que le SD, qui mesure la résistance au transfert de vapeur d’eau à travers un matériau donné en le comparant à une épaisseur équivalente de lame d’air, est proportionnel à l’épaisseur du matériau. Dans les docs SteicoFlex, le SD donné est de 0,08m pour 40mm de fibre de bois, et 0,12m pour 60mm de fibre de bois. J’en ai déduit que pour 100mm le SD est de 0,2m, donc 0,4m pour 200mm et 0,6m pour 300mm. Je n’ai pas pris le temps de vérifier formellement cette affirmation, mais ça parait logique et la doc constructeur va dans ce sens.

isolation - 2

 

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La mare… est pleine !

82mm de pluie en 2 jours… Pas mal, non, sachant qu’en moyenne nous avons 700mm en 1 an  ? Je suis curieux de connaitre la pluviométrie cumulée depuis le début de l’année… La conception de l’évacuation des eaux de pluie est mise à rude épreuve ! Il faut dire que la végétation n’a pas encore vraiment repris là où nous avons terrassé, donc cela n’aide pas le sol à éponger la pluie… Du coup ça ruisselle !

Cet été, nous avions profité de la pelleteuse pour faire creuser une petite mare qui récolte les eaux de drainage du terrain. En 2 heures ce fut chose faite, et le résultat était plutôt impressionnant : je me suis rendu compte que « petit » est un adjectif complètement subjectif 😉

La mare, cet été

La pelleteuse en action pour la création de la mare, cet été

En creusant nous avions trouvé une veine de sable, et même une veine d’ocre rouge ; la mare à priori ne devrait pas tenir l’eau, mais je me suis dit qu’on verrait le temps venu ! Je reviendrai (j’espère) sur le « pourquoi » de la mare dans un article dédié ; le fait est qu’elle est là et qu’elle a récolté les eaux de drainage durant ces derniers jours.

Tout le terrain est de nouveau gorgé d’eau, et nouveauté depuis le mois de juin (et ses pluies assez impressionnantes aussi) : les regards sont quasiment tous inondés. Rhaa…

Fondation du mur de soutènement inondée : une douve !

Le regard « solaire » est lui aussi bien plein !

La bonne nouvelle est que la mare est presque pleine ! C’est assez impressionnant, même si évidemment cela ne garantit en rien qu’elle tiendra l’eau. On verra bien !

La mare est presque pleine !

Il a même fallu qu’on pose le tuyau de trop-plein un peu en cata, au cas où il pleuvrait encore fort pendant quelques jours, afin d’éviter que la mare ne déborde… Il faudra revoir ça à tête reposée un de ces 4 !

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Nous y sommes presque ! Nous avons passé un peu de temps à préparer le toit pour accueillir l’isolant et la toiture. Après la tempête du début du mois qui avait arraché toutes les bâches, nous en avons profité pour tout remettre en ordre.

Nous avons commencé par poser la volige (petite planche de 18 mm d’épaisseur) sur tous les débords de toit, à la fois en façade et en pignon. C’est uniquement esthétique, afin que lorsqu’on lève la tête en étant sous un débord de toit, on voie des planches et non pas l’écran sous toiture. Nous avons donc découpé et cloué les voliges, en prenant soin de laisser une pente pour l’écoulement de l’eau en façade. En effet, la volige ajoute une sur-épaisseur de 18 mm en bas de la pente du toit, et il ne faut pas que cela crée une goulotte qui retiendrait l’eau qui s’écoule(rait) sur l’écran pare-pluie… Nous avons donc taillé la volige la plus haute en biseau afin de laisser une pente pour l’écoulement de l’eau.

Nous avons ensuite sécurisé le toit en créant des échelles intermédiaires entre les pannes avec des lattes de 27 x 40 mm ; cela permet de monter et descendre facilement en évitant le grand écart avec tous les inconvénients que cela peut comporter lorsqu’on est sur un toit.

Volige vue du dessous

Dernière étape avant de poser les bâches : nous avons passé les gaines électriques des plafonniers dans la sous-pente du toit ; une fois que l’isolant sera là, il ne sera plus possible de tirer les gaines pour les plafonniers à l’étage ! Je voulais passer des gaines blindées, mais le fabriquant (Flex-a-Ray) ne veut plus les vendre pour l’instant… Bizarre mais c’est comme ça. Vu que ce sont des éclairages et qu’ils n’émettront des rayonnements que lorsqu’ils seront allumés, ce n’est pas si grave que ça ; ça me laisse le temps de trouver un autre fabriquant (si quelqu’un en connait, je suis preneur !). Je voulais aussi passer du 2,5mm² au lieu du 1,5mm² pour l’éclairage, en vue d’un basculement en 12V un jour peut-être, mais j’ai complètement oublié au moment de tirer les câbles…

Le toit est maintenant « confortable », avec les petites échelles en latte de 27×40 mm

La plus grosse partie du boulot a sans doute été d’installer les bâches neuves pour couvrir le toit… Une bâche (10m x 6m) pour chaque pan, tenue avec des lattes vissées sur tout le tour ; ça devrait faire l’affaire ! Nous avons bien pris soin de pouvoir rouler la bâche à partir du bas afin de commencer à travailler facilement par le bas quand on commencera à insérer l’isolant…

Depuis cette préparation, il y a eu de la pluie non-stop… Nous avons bien fait de  prendre le temps de protéger le toit proprement ! Nous attendons maintenant 2 jours de beau temps pour commencer à poser l’isolant et à latter…

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Et la lumière fut… Nous avons maintenant l’électricité sur le chantier ! Pour être plus exact, nous avons l’électricité confortable sur le chantier. Depuis le début des travaux, nous avions tourné avec un petit groupe électrogène bas de gamme, qui ne démarrait pas à chaud mais qui a bien fait son boulot au final. Puis nous avons eu accès à un autre groupe, plus gros, grâce à notre charpentier (merci encore !). Nous avions de plus en plus besoin d’électricité sur le chantier, de moins en moins ponctuellement… Il a donc fallu prendre une décision.

En gros, nous avions le choix entre 2 solutions : acheter un vrai groupe électrogène, quitte à le revendre ensuite, ou bien poser un coffret de chantier et demander un raccordement provisoire. J’avais entendu pas mal de choses à propos du raccordement provisoire, et j’y étais plutôt hostile à première vue : coût exorbitant, grandes difficultés à faire renouveler le contrat, etc. Il m’a fallu un peu de temps pour débroussailler ; voici en gros les éléments majeurs pour chaque solution :

Groupe électrogène :

Pour un chantier il faut à mon avis au moins 3KW ; le groupe qui cale quand on met en route une grosse meuleuse est d’une piètre utilité. Cela coûte entre 300 Euros pour un groupe Playmobil et plutôt 500 Euros pour un groupe plus sérieux, qui pourra peut-être se revendre après le chantier. Il faut par contre le trimbaler tous les jours sur le chantier, et mettre de l’essence dedans (un groupe de 3KW consomme environ 1,5 l par heure). Il y a aussi le problème du bruit, aspect loin d’être négligeable vu qu’en plus de la nuisance directe, ce bruit empêche d’écouter la radio sur le chantier… Côté avantages, il y a l’autonomie complète (aucun intervenant extérieur), l’absence d’abonnement. Côté tarif, en s’en servant 2 heures par jour (en continu), cela fait déjà plus de 100 Euros/mois d’essence (43h/mois x 1,5 litre x 1,6 Euros/l).

Raccordement provisoire : 

Mauvaise nouvelle : Enercoop ne fait plus de raccordements provisoires depuis l’an dernier ; il faudra donc passer par EDF. Normalement, il faut passer par le fournisseur d’électricité pour le raccordement provisoire, sauf dans le cas d’EDF (90% des cas en France ?) ; dans le cas d’EDF, il faut faire la demande directement à ERDF. Dans l’Yonne, il faut s’adresser au groupe de pilotage Yonne (erdf-yonne-gpil@erdf-grdf.fr, 6 rue du Colonel Rozanoff à Auxerre). Le raccordement en monophasé coûte 216,05€ HT (258,40€ TTC), plus l’abonnement et les consommations normales. D’après EDF (je n’ai pas encore reçu la première facture de consommation), l’abonnement et le tarif de l’électricité sont les mêmes que le raccordement soit provisoire ou pas. Il faut ajouter à cela le prix d’un coffret de chantier, obligatoire pour le raccordement : en monophasé, on en trouve à 200 Euros neuf sur Internet. La durée du raccordement provisoire est d’un an maximum, renouvelable avec justification (a voir comment ça marche en pratique).

La décision a été de prendre un raccordement provisoire, pour 2 raisons principales : la logistique (déménager le groupe électrogène tous les jours est insupportable) et le coût. Même si ça me picote un peu de sponsoriser l’électricité nucléaire, je me dis que ça n’est pas pour longtemps…

Coffret de chantier pour le raccordement provisoire, juste à côté du boitier de raccordement définitif

D’un point de vue pratique, nous avons acheté le coffret de chantier sur le bon coin pour 120 Euros ; le coffret doit être à proximité du raccordement EDF. Dans notre cas, nous utilisons le gros câble (maintenant souterrain) pour alimenter le chantier. Ce câble est fait pour du triphasé, et j’ai mis un bout de temps à percuter sur le fait que je n’avais pas besoin de tri sur le chantier et que du coup je pouvais faire ce que je voulais avec le câble (le coffret tri est hors de prix)… Nous avons donc utilisé 3 fils dans le câble, le troisième étant utilisé pour redescendre la terre depuis la maison jusqu’au coffret (ERDF ne fournit pas de terre, évidemment). Toutes les protections (500mA + 30mA) étant dans le coffret, je me suis dit que si jamais j’avais besoin de me raccorder directement sur le coffret en bas du terrain ça serait mieux d’avoir la terre en bas. A l’autre bout du câble, côté maison, nous avons mis une boite de dérivation étanche avec 3 prises étanches. Le RDV avec ERDF a été pris, puis honoré 10 jours plus tard. Je dois dire que les 2 fois où nous avons fait appel à ERDF, tout s’est bien passé ! Les délais et les engagements sont tenus ; pas de surprise, tout est carré.

Nous voici donc raccordés au réseau… Ça fait du bien  de ne plus trimbaler le groupe ni d’entendre son bruit ! Nous pouvons maintenant percer, couper, voire même souder en toute flexibilité ! De plus la base de vie est maintenant alimentée… Et la lumière fut.

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L’automne est maintenant là, aucun doute ! Nous voici de retour d’une semaine de vacances excellente, bien reposante et bienvenue pour faire une vraie pause pendant le chantier… Ça fait du bien ! Merci à nos hôtes d’Oléron et de Bordeaux pour leur accueil et ces excellents moments passés ensemble ! Une mauvaise surprise nous attendait au retour : une tempête à déchiré la grande bâche du pignon Ouest, et a arraché les bâches du toit. Heureusement Mister K, avec Michel et Bernard, ont pu remettre en place les bâches de couverture pendant notre absence ; merci encore ! Voici le moment d’écrire le dernier article vraiment en retard depuis cet été : la mise en place des chevrons sur le toit.

Nous avons choisi très tôt de mettre des poutres en I pour les chevrons, afin de pouvoir y insérer l’isolant. Dans notre cas, les poutres ont une hauteur de 30 cm, correspondant à l’épaisseur d’isolant que nous voulions mettre en toiture ; l’idée est de créer des caissons en toiture afin d’y insérer l’isolant juste avant de couvrir. Nous avons décidé de poser les plaques d’OSB avant de poser les chevrons ; ceci permet une jointure propre de l’OSB au niveau des pannes, et évite surtout de poser les plaques de l’intérieur, sous le rampant, à l’envers… Un gros gain de temps et d’énergie. Nous plaçons donc les rangées de plaques une par une et fixons les poutres en I au fur et à mesure. C’est un peu fastidieux (et le charpentier hait cette partie du travail, mais il a accepté de le faire gracieusement : merci encore !), mais ça l’est beaucoup moins que si nous avions du placer les plaques après les chevrons.  En une journée, nous couvrons 3/4 du toit. En bas du toit, ainsi qu’au niveau de la panne intermédiaire, nous plaçons des entretoises entre les poutres en I ; au niveau du faîtage, nous mettons une planche qui reprend les poutres en I sur les 2 pans de la toiture. Tout ce travail faisait partie du contrat avec le charpentier, et je dois dire que je suis bien content qu’il en soit ainsi : j’ai beaucoup appris ! Côté organisation du travail, les plaques d’OSB étaient pré-découpées en atelier, tout comme les poutres en I et les entretoises. Les poutres en I sont vissées sur chaque panne ainsi que sur chaque entretoise, en haut et en bas. Il a ensuite fallu visser toutes les plaques d’OSB par le dessous sur chaque poutre en I ;  ce fut long et fastidieux : travail à l’envers sous le rampant, pas de visibilité sur le positionnement exact des poutres en I pour visser, travail en hauteur alors que le plancher de l’étage n’est pas encore posé (l’échelle est posée sur les solives)… Le charpentier avait commandé de l’OSB de 15mm d’épaisseur, et avec le recul je me dis que ça a été une erreur : j’aurais du prendre du 18mm minimum, afin de pouvoir monter dans les caissons pour les opérations de couverture. Avec 15mm seulement d’épaisseur, et malgré les vis placées tous les 40cm dans les poutres en I, je ne mettrai pas le pied sur l’OSB, de peur de passer au travers. Les têtes de vis sont un peu enfoncées dans l’OSB, et du coup la solidité de l’ensemble n’est pas assurée, selon moi, pour porter le poids d’un homme. Il faudra donc trouver des alternatives pour toutes les opérations de couverture, ce qui va être un peu plus long et moins pratique.

La structure des chevrons avec les poutres en I, avant les prolongements en façade et en pignon

Les poutres en I sont pratiques pour insérer l’isolant directement en toiture ; c’est rapide, solide, facile à mettre en oeuvre. De mon point de vue, la seule vraie difficulté consiste à gérer les débords de toit visibles. D’un point de vue esthétique, pas question de laisser dépasser les caissons du toit ; d’ailleurs, il est inutile d’isoler à l’extérieur de l’enveloppe de la maison. Vu que notre maison possède des débords de toit, en façade (40 cm) et en pignon (20 cm), il a fallu trouver une solution pour pouvoir mettre des chevrons classiques en prolongement des poutres en I. Et là, ce fut un bon défi. Il faut en effet rattraper la différence de hauteur entre les poutres en I (30 cm) et les chevrons (8 cm). Côté pignons, pas de problème ; il a suffi de rehausser les pannes. Le charpentier fait ça tous les jours.

Pose des chevrons pour réaliser les débords de toit en façade et en pignon

Côté façades, par contre, le défi était un peu plus grand car les poutres en I viennent couvrir le mur extérieur, et dépassent donc de 10 cm de l’ossature poteaux poutres (nous verrons en détail la structure des murs dans un article dédié). Il fallait donc reprendre des chevrons sur 10 cm sur les poutres en I (10 cm seulement à cause des entretoises en bas des poutres en I), chevrons qui auraient une portée de 70 ou 80 cm. Un bel effet de levier ; sachant que les petites tuiles plates pèsent 80kg au m², il fallait quelque chose de costaud. Nous avons envisagé plusieurs solutions avec le charpentier (reprendre les chevrons sur l’ossature légère, mettre des mini-jambes de force sur chaque chevron, etc.), nous avons opté pour une solution plus radicale : reprendre une panne sablière sur les poteaux existants, afin de faire reposer les chevrons dessus. Le charpentier a donc fabriqué 3 consoles par façade, et posé une nouvelle panne sablière sur chaque façade.

Zoom sur la console qui a permis de poser une nouvelle panne sablière

Reprise des chevrons sur les poutres en I

Je vois plusieurs avantages à cette approche : c’est du solide ; la structure du toit est indépendante de l’ossature légère, et reste donc à 100% dans le domaine du charpentier ; enfin, et ce n’est pas le moindre avantage, c’est beau. Il y aura donc une partie de la structure poteau-poutres visible de l’extérieur, et je dois dire que cela me réjouit !

Zoom sur un débord de toit en pignon

Le charpentier a maintenant terminé son travail… Je suis ému que ce travail soit terminé ; cela marque une autre grande étape dans le projet, et c’est la fin d’une collaboration étroite avec un homme extraordinaire et de son excellente équipe. Il nous reste maintenant à couvrir cette belle charpente au plus vite afin d’être hors d’eau pour l’hiver !

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