Alors que la pluie nous empêchait de poser l’isolant sur le toit, nous en avons profité pour commencer le montage de l’ossature secondaire, qui constituera les murs. L’ossature secondaire est réalisée avec des montants 95×45 mm, d’une longueur de 6 m, débités sur place. J’ai un peu lutté pour trouver du bois d’ossature à un prix abordable… Le défi est de trouver du bois sec, raboté, calibré (c’est à dire qui a les mêmes cotes partout) et droit ! Bref, du bois d’ossature. Beaucoup de marchands de matériaux revendent du sapin brut, traité et soit-disant calibré comme du bois d’ossature, mais il y a toujours un gros problème, le plus fréquent étant que le bois n’est pas séché et donc se vrille facilement, rien qu’au stockage. J’ai eu la chance de tomber sur un lot de bois d’ossature contrecollé pas cher, que j’ai fait livrer fin Août. A la mise en oeuvre il est parfait !
D’un point de vue conception, je voulais plusieurs choses :
- croiser l’isolant le plus possible pour une meilleure isolation
- éviter les ponts thermiques (notamment les montants d’ossature, ainsi que la structure poteaux-poutres)
- garder les fermes de pignon apparentes à l’intérieur
La solution a été de faire 2 ossatures superposées (j’avais commencé à décrire la constitution des murs dans l’article précédent), une intérieure et une extérieure. Pour les murs de façade, l’ossature intérieure sera dans la structure poteaux-poutres, alors que l’ossature extérieure viendra recouvrir l’ossature poteaux-poutres. Pour les murs de pignon, les 2 ossatures viendront recouvrir la structure poteaux-poutres afin de garder les fermes apparentes.
Reste à croiser les ossatures, en tenant compte de l’écart de l’isolant et des ouvertures (fenêtres et portes). Les dimensions des plaques isolantes étant de 1220*575 mm, et qu’il faut garder au moins 1 cm de compression pour poser les plaques, les montants d’ossature auront un entraxe de 610 mm (565mm + 45 mm d’ossature) autant que possible.
L’ossature secondaire à l’Ouest a une petite particularité puisqu’elle intègre la panne faîtière de l’abri à bois. L’abri à bois repose sur le pignon Ouest, et nous avons pensé avec le charpentier que la meilleure solution serait d’intégrer la panne à l’ossature secondaire extérieure.
L’inconvénient de cette approche est qu’à cet endroit, il n’y aura que 10 cm d’isolant dans le mur (le reste sera du bois brut : soit la panne, soit les chevrons). L’avantage est qu’ainsi, l’intégration est solide (la panne faîtière repose sur les montants verticaux de l’ossature secondaire extérieure, et est reprise sur les montants de l’ossature secondaire intérieure), et elle sera complètement étanche, contrairement à une approche pour laquelle la panne serait fixée à l’extérieur du mur de pignon.
Il a donc fallu calculer la hauteur de la faîtière de l’abri bois afin de laisser de la place pour les fenêtres de l’étage ; au final cela fait une pente de toit de 30°, ce qui est inférieur à la norme, mais qui sera suffisante pour cette surface de toit.
La distance à couvrir entre les 2 pannes de l’abri bois étant importante (3 m), nous avons chevronné avec des bastaings 6×16 ; ils sont repris sur les pannes avec des tire-fond de 12 x 140 mm. Je crois que ça ne bougera pas, et c’est tant mieux ! 😉
Pour les chevrons de rive de l’abri bois, j’ai réalisé un peu tard que les bastaings seraient un peu gros et que cela ne serait pas beau… Nous avons donc improvisé en intégrant des chevrons classiques en rive ; il a fallu fabriquer une cale sur la panne sablière ainsi que 2 fausses pannes intermédiaires qui reprennent les chevrons de rive. Ces 2 fausses pannes sont reprises sur l’avant-dernier bastaing afin d’éviter que le dernier ne se vrille. Une photo vaut mieux que beaucoup de mots :
Ça y est, la structure du premier mur est terminée ! Il restera encore beaucoup de travail pour que cela devienne un vrai mur, mais on devine déjà la forme définitive ainsi que les ouvertures, et ça me met en joie ! J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir pour la construction de cette ossature, même si ça a été un peu inconfortable pour ces grandes hauteurs de pignon ; pour l’autre pignon on échafaudera, ça sera plus cool. Je crois même que pour l’instant, cette partie a été ma partie préférée de la construction ! Bonne nouvelle : il reste encore 3 murs à faire 😉